VITAL NADO

L’autoroute de la mort

 

 

 

L’autoroute de la mort,

 

Tant de pleurs au fil des bornes, tant de frayeurs.

 

Aire de la tristesse, station de la peine, virage de l’angoisse, sortie de nulle part, descente de l’enfer, pont du naufrage ; et au péage du Styx il faudra payer.

 

Il n’y a pas d’itinéraire que je connaisse mieux.

 

Des gerbes de roses tombent en poussière et se dispersent dans le sillage des camions noirs.

 

Des yeux rouges me fixent, je les dépasse et ils dansent autour de moi.

 

Le vent souffle toujours si fort ici.

 

Dans le rétroviseur l’éblouissante clarté de la peur me talonne.

 

Je fonce, le pied au plancher, agrippé au volant, le dos calé dans le dossier, sur le qui-vive.

 

Et je ne peux empêcher mes yeux de couler.

 

Parfois un cri grimpe de mon ventre, gonfle, roule à travers les intérieurs

et finit par s’échapper.

 

Il n’y a plus que lui là-dedans, chat farouche qui griffe les sièges et se cogne aux fenêtres.

 

Casting