VITAL NADO

Vital Nado est né au début des années 60. Il gagne sa vie comme journaliste dans une radio locale dans le sud de la France. Comme tous les séducteurs il est célibataire, parce que séparé un paquet de fois, trop d’artistes dans sa vie, il doit être bon public … il est comme on dit « sans enfants » parce qu’il faut bien que les anges naissent quelque part, il partage sa maison avec un chat. Une chatte bavarde et câline. Il n’aime pas les voitures et n’apprécie le vélo qu’en descente, aussi a-t-il beaucoup de mal à descendre de la selle de sa moto. Il aime la fête mais aujourd’hui les fêtes le fatiguent et cet hiver il a hiberné comme beaucoup de ses amis.

Mais 30 mots pour parler de lui … c’est un Everest qu’il n’a pas envie d’affronter. La montagne risquerait par trop d’accoucher d’une souris. C’est qu’il préfère les coulisses à la scène. Alors en guise d’explication il vous propose ces quelques lignes en guise d’auto portrait.

 

Il était une fois un soir noir. Lune maudite et vent d’enfer. Les fantômes sortaient des placards et le sel des larmes brulait les draps sales. L’aurore était loin. Point de lumière. Que de la poussière.

Le petit garçon luttait contre les monstres. De toute son âme. De toutes ses forces.

Dans ce cauchemar il se fuyait lui-même, courait sur un sol glissant, tombait, se relevait.

Le brouillard pourtant s’ouvrit, comme une déchirure dans la peau du dragon. Une femme aux cheveux d’ombre se tenait devant lui. Etrangement ses yeux d’acier n’étaient pas inamicaux.

Mais elle disparut aussitôt.

L’enfant reprit espoir.

L’enfant qui aimait lire comprit qu’il y avait un moyen d’échapper à la noirceur. Il suffisait de la changer en mots. Pas besoin d’imagination. Pas besoin d’avoir des histoires à raconter. Des morales à infliger. Non, il fallait écrire au rythme de la musique de son cœur.

Né quelque part, grandit ailleurs, parti travailler au loin son carnet ne le quittait jamais. Quant il e grimpait pas sur une colline hurler avec les loups il noircissait des pages entières. Ca éclairait sa vie. Il tenta d’enfanter un roman mais ce n’était pas pour lui. La poésie était sa maîtresse. Pas celle des cours de français mais celle qui chantait au gré de son cœur. Quelques uns et quelques unes lui disaient de continuer. Qu’il les touchait. Qu’ils aimaient ce qu’il écrivait. Mais qu’en faire de ces textes ? Les bomber sur les murs ou les lire dans des voitures, en faire des chansons pour une étoile noire, empiler des carnets dans des tiroirs ou de ce vague à l’âme exploser en tsunami. Un clic. Un copié collé. Envoyer c’est publié. Mais se découvrir … lâcher un auto portrait ? Que raconter que ne disent déjà ces phrases. Chanson de l’ange. Barnum médiatique. Autoroute de la mort … c’est bien assez se dévoiler.