IL A TUÉ LA POÉSIE ET EST ALLÉ AU CINÉMA (voir «Autant en emporte le vent»…) : HENRIK AESHNA, UN VANDALE VISIONNAIRE SUR FOND DE VELVET, par Anita Volk

IL A TUÉ LA POÉSIE ET EST ALLÉ AU CINÉMA (voir «Autant en emporte le vent »…) :

HENRIK AESHNA, UN VANDALE VISIONNAIRE SUR FOND DE VELVET¨(*)

(Article écrit par Anita Volk après de nombreuses conversations avec Aeshna autour d’une bouteille d’absinthe en écoutant tous les types de sons et rituels, de Velvet Underground à vaudou, et après plusieurs ‘Parkours Poéthyliques’ à travers les rues de Paris, cette ville qu’il évoque souvent comme ‘Paris Manège Halluciné en Feu’, une espèce de "ville-pute, mixte de playground et purgatoire"*)  

« Je suis venu ici pour déverser ma farce

& transformer la Disneyland de Sartre

en une arène risquée »

Henrik Aeshna, « Naked Beans »

La pensée d’Henrik Aeshna est celle d’un être visionnaire engagé dans la quête d’un ‘corps sans organes’ insoumis et qui perpétuellement délire. Un enfant lucide révolté cruel qui jette des pierres en flammes sur les murs, invectivant sans réserve ni compromis la lie stagnante du grand manège puant. Une provocation fière et arrogante, pure et intègre, porteuse d’une rage de vie-tourbillon, une explosion directe et sans détours plongeant sans peur dans le sang les sanglots les feux sauvages les pluies les épidémies. Il ne s'agit pas d'un autre poète, d’un autre artiste ou d'une autre chanson, mais plutôt d'une philosophie déchirée en miettes exhalant/exaltant "une furieuse vocation pour la perdition".*

Henrik Aeshna connaît et maitrise une force puissante très semblable à celle du clown-bouffon sacré des peuples/tribus/communautés encore vibrants et qui travaillent à déployer les plis/crispations/définitions/membres intérieurs dans un lâcher-prise total du soi étendu dans l’extérieur-univers-mutant en mouvement perpétuel ; - ce clown sacré transgresseur des codes établis, créateur de nouvelles lois absurdes et universelles, sage qui doute de son équilibre en même temps qu’il est sûr de sa chute, grimace tendue qui déchire les toiles de la censure et contamine l’esprit conscient/fertile, laisse danser et crier hors des limites ses rêves les plus fous, les plus beaux et les plus laids, dans un carnaval où la force de vie est mise à l’épreuve (rythme voix tambour danse incarnation transe-toxique-et-possédée barrissements …), où l’homme devient son désir/source/flux. Car il a volé au-dessus de sa cage et engagé une lutte épuisante avec le bourreau quotidien tué. Il s’est délivré de sa chair morte et renaît intense dans une connexion/un contact/un orgasme avec le monde : « Give Art an Orgasm ! ».* 

Le pouvoir économique achève et verse le champagne promis dans la coupe vide des têtes comblées, droguées, maintenues. Actuellement le marché colonise, contrôle et manipule la psyché de l’homme, passant de sujet-acteur conscient de son désir à objet d’un désir haché offert en kit. Les zombis modelés auront vite et bien satisfait, comme une envie de chier, une part de leur désir personnel autorisée dans cette sinistre masturbation. - Bienvenu(e) dans MEDUSA TV* !

SORTIR DE LÁ EST UNE URGENCE ! THIS IS AN EMERGENCY !

Sortir de ce Marasme fait d’éparpillements d’ablations de clivages, Quitter ce monde calculé prêt-à porter est une urgence, faire pousser des fleurs enivrantes aux couleurs vibrantes éclatant de pigments organiques, réintégrer la vie, sucer le jus délicieux des cactus infernaux, se jeter des falaises dans l’océan hurlant, DANSER, danser dans le silence, foutre un point dans la gueule des convenances assises sur leurs chaises en attendant qui, quoi, GODOT?

Sortir de ces boîtes (à images, à musique, à slogans) envouteuses, débilitantes et trompeuses. Broyer le bavardage ambiant et écouter, observer le souffle des orages.

Perception pure, sauvage, immédiate et intégrale d’intensités tournoyantes, c’est de là qu’émergent les visions et le Vagissement** d’Henrik Aeshna, poète-bombe-enfant-sauvage qui fusionne le réel et le rêve vécu en des points de contact fulgurants dans lesquels l’esprit-poète allume anime et travaille l’éclosion de cette langue-passage, langue-extase qui retourne le sang des tambours derviches et touche leurs plus secrètes intimités.

Anita Volk

Paris

  *********************************************************************

* Les phrases suivies d’une étoile (*) sont des fragments extraits des poèmes et interventions d’Henrik Aeshna.

Il a Tué la Poésie et est allé au cinéma (voir « Autant en emporte le vent »…) est le titre d’un manifeste adolescent de l’auteur. À cette époque, il dansa Butô et se masturba sur les tables du jury à l’occasion d’un concours de poésie (dont le premier rang du public était composé de dames et princes de la haute société culturelle), avant de se faire virer par la police.  

site officiel: http://www.henrikaeshna.com   (SCHIZOPoP MANIFESTO, Poems & Provocations, Shamanoise poetry, MEDUSA TV)

Anita Volk, auteur et co-conspiratrice de Tsunami bOOKS, comédienne, poète et chanteuse de cabaret inspirée par Desnos, Artaud, Prévert-Kosma, Francis Blanche, Anaïs Nin, Fréhel, Léo Férré, Brel, Brassens, Bobby Lapointe, Vian, Gainsbourg, Kerouac, Michaux, Bataille, etc., et qui a récemment joué Marseille Blues – cadavre exquiszophrène avec 50 personnages à Paris avec Henrik Aeshna et le Diable !